10-12 juin 2020 En Ligne (France)

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Travail et Numérique

Cette session thématique entend explorer les liens multiples entre le travail et le numérique, à partir de recherches aux méthodologies variées et en étant ouvert aux apports de différentes disciplines (des Sciences de gestion et au-delà). Elle s’inscrit dans la double continuité d’une part de la session thématique « Transformation du travail » de la conférence 2019 à Nantes, coordonnée par Pierre Laniray et Josiane Marsan, et d’autre part, du séminaire « Travail et Numérique » porté par le LEST depuis 3 ans et animé par Lise Gastaldi, Amandine Pascal et Léo Joubert.

Cette session thématique s’intéresse à la construction des dynamiques technologiques dans le domaine du numérique et à leurs conséquences sur le travail, les organisations et leurs acteurs. 

Un premier axe de questionnements porte ainsi sur le travail des individus et des acteurs organisationnels qui développent, conçoivent et déploient des outils numériques : de l’activité des chercheurs et ingénieurs de R&D dans le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), aux rôles des DSI et à la manière dont le travail peut aussi venir les questionner (cf. thématiques envisagées).

Il s’agit ensuite de pousser la compréhension et l’analyse de la manière dont les technologies numériques bousculent le travail dans un très grand nombre de métiers, questionnant les compétences et les modes d’organisation et de management. Des études empiriques détaillées permettraient d’étayer tout à la fois les déstabilisations engendrées par les technologies numériques au niveau individuel ou collectif, mais aussi la manière dont cela ouvre de nouvelles perspectives pour les individus, les groupes professionnels et les organisations qui réussissent à s’en saisir. 

Une réflexion particulière peut-être développée également sur la question de l’impact de l’explosion des données et de leur gouvernance sur les métiers et compétences. Le caractère de plus en plus stratégique (voire sensible) des données requiert la mise en place de bonnes pratiques dans la gestion des données numériques et le développement de compétences spécifiques dans ce domaine. A titre d’exemple, comment la politique de l’Europe et de la France en matière d’Open Science et les récentes règlementations en la matière viennent impacter le métier de chercheur ?

Il ne s’agit pas ici de considérer le numérique de manière déterministe, mais au contraire d’éclairer, d’une part, la multiplicité des dynamiques de transformation et, d’autre part, de considérer les liens entre travail et numérique de manière itérative et récursive envisageant les phénomènes d’appropriation, de réinvention, de détournement, de découplage, etc. entre usages et outils.

Cette session thématique souhaite ainsi fournir un lieu de réflexion autour de ces questions brulantes que pose le numérique au travail, et inversement. Un regard pluridisciplinaire sera ici privilégié pour permettre d’appréhender les différentes facettes des transformations en cours et favoriser les échanges, toujours riches, entre chercheurs de disciplines variées (SI et autres sous-disciplines des Sciences de gestion, sociologie, sciences politiques, ergonomie, psychologie ou Sciences économiques).

La session entend aussi fédérer des chercheurs autour d’un intérêt commun pour cette thématique « Travail & Numérique », pouvant préfigurer la création à venir d’un groupe thématique de l’AIM et le lancement de projets de publications collectives.

 

Thématiques envisagées

  • Comment ces technologies modifient-elles le travail à un niveau individuel et collectif ?
  • Dans quelle mesure participent-elles à la formation de nouveaux collectifs de travail et à la diffusion de pratiques collaboratives ?
  • Que produisent-elles sur les compétences, l’employabilité, les trajectoires professionnelles, le sens du travail ou encore la qualitéde vie au travail ?
  • Comment les individus et les organisations font-ils face à ces transformations qui peuvent, selon, fragiliser ou renforcer les capacités individuelles comme collectives ?
  • En quoi le numérique transforme les inscriptions spatiales et temporelles du travail ?
  • Comment le management (aux différents niveaux de la ligne hiérarchique) appréhende ces évolutions, accompagne le changement et se transforme lui-même ?
  • Quelle place peuvent avoir d’autres parties prenantes, tels les syndicats, les pouvoirs publics ou les acteurs du système de formation ?

 

Responsables de la session thématique

Amélie BOHAS, Université Jean Moulin Lyon 3, Centre de recherche iaelyon Magellan, amelie.bohas@univ-lyon3.fr
Lise GASTALDI, Aix-Marseille Université, LEST-CNRS, lise.gastaldi@univ-amu.fr

 

Bibliographie indicative

  • Abdelnour S. & Bernard S. (2018), « Vers un capitalisme de plateforme ? Mobiliser le travail, contourner les régulations », La nouvelle revue du travail, n°13, en ligne.
  • Benedetto-Meyer M. & Klein N. (2017), « Du partage de connaissances au travail collaboratif : portées et limites des outils numériques », Sociologies Pratiques, n°34, pp.29-38.
  • Benedetto-Meyer M. & Cihuelo J. (2016), «L’espace dans l’analyse du travail», Nouvelle revue du travail, n°9, en ligne.
  • Berrebi-Hoffmann I., Bureau M.-C. & Lallement M. (2018),Makers, enquête sur les laboratoires du changement social, Seuil, Paris.
  • Kendra B., Chillas S. et Krywdzinski M. (dir.) (2017) The New Digital Workplace : How New Technologies Revolutionize Work, Critical Perspectives on Work and Employment Series, Basingstoke: Palgrave.
  • Cardon D. & Casilli A. (2015), Qu’est-ce que le Digital Labor ? INA Éditions.
  • Casilli A. (2019), En attendant les robots : Enquête sur le travail du clic, Paris, Seuil, 2019.
  • Dubois J.-M. et Roussel P. (2017), « L’adaptation des compétences, un défi à relever », Bref du CEREQ, n°358 (et supplément)
  • Flichy P. (2017), Les Nouvelles Frontières du travail à l’ère numérique, ‪Paris, Éd. Le Seuil, coll. Les Livres du nouveau monde.
  • Gaborieau D. (2017), « Quand l’ouvrier devient robot. Représentations et pratiques ouvrières face aux stigmates de la déqualification », L’Homme et la société, L’Harmattan, 2017/3, n°205, pp. 245-268.
  • Mériaux O. & Rousseau T. (coord.) (2017), Mieux travailler à l’ère du numérique, n°6, Revue des conditions de travail, ANACT.
  • Olleros X. & Majlinda Z. (dir.) (2016) Research Handbook on Digital Transformations, London : Edward Elgar Pub.
  • Paraponaris C. (2017), Plateformes numériques, conception ouverte et emploi, Institut de recherches économiques et sociales, CFE-CGC, juillet.
  • Paraponaris C., Cina M. & Campillo V. (2018), Les ingénieurs de conception industrielle dans la révolution numérique, Les études de l’emploi cadre, APEC, n°2018-38, novembre.
  • Rouby E. & Thomas C. (2018), "How digital sensor technologies matter in shaping stability and change in routine dynamics over time", 34th EGOS Colloquium 2018- Subtheme 3: Routines, Stability and Change in Organizations and beyond.
  • Striukova L. & Rayna T. (2019), “Fostering Skills for the 21st Century: The Role of Fab Labs and Makerspaces”, Academy of Management Proceedings, vol. 2019, No. 1.
  • Valenduc G. et Vendramin P. (2016), « Le travail dans l’économie digitale : continuités et ruptures », Working paper 2016.03, ETUI (Institut Syndical Européen).
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